Médecin microbiologiste-infectiologue et Acadien d’adoption
La vie du médecin microbiologiste a profondément changé depuis mars 2020, lorsque la capacité à combattre le coronavirus-19 est devenu le premier enjeu au pays. Expert des maladies infectieuses et de la virologie, il est le représentant du Nouveau-Brunswick au Groupe de travail canadien sur l’immunité face à la COVID-19. Après avoir complété sa formation de médecin à l’Université Laval (ville de Québec) en 1986, il a complété une résidence en microbiologie médicale dans les universités de Calgary (1988) et Laval (1990). Il a ensuite suivi une formation additionnelle (fellowship) en virologie diagnostique au Laboratoire de virologie de l’Université Laval.
Le médecin a fondé et développé le Centre de référence de virologie diagnostique au Centre hospitalier universitaire Georges-L.-Dumont du Nouveau-Brunswick. Il dirige le développement et l’offre des tests diagnostiques en virologie, sérologie virale, virologie moléculaire et microbiologie moléculaire pour la province du Nouveau-Brunswick. C’est avec fierté qu’il souligne les 31 dernières années de soin aux patients vus à l’hôpital ou en suivi communautaire pour traiter une variété de pathologies incluant la tuberculose, l’hépatite B, l’hépatite C et le virus de l’immunodéficience humaine (VIH) ou SIDA.
Les résidents du Nouveau-Brunswick l’ont entendu fréquemment sur les ondes de Radio-Canada ou sur la chaîne de télévision nationale, alors qu’il a livré un contenu vulgarisé sur les maladies infectieuses et le virus du COVID-19. Il répond alors aux questions des journalistes et des citoyens avec simplicité. « Comme dans certaines maladies infectieuses, les virus sont transmis par les animaux sauvages qu’ils soient ou non consommés par l’humain. L’impact global est accablant, c’est la fermeture de la société depuis 2020… » Le médecin condamne l’attitude de certains individus d’attaquer les personnes d’origine asiatique de nos grandes villes canadiennes, Vancouver, Toronto, Montréal, comme étant les vecteurs de la maladie, ce qui est tout à fait incorrect. Cette discrimination envers les immigrants n’a pas lieu d’être. Il se dit aussi préoccupé de la sévérité des impacts du COVID-19 sur les membres des communautés autochtones isolées.
Dr. Garceau a perfectionné la science des tests diagnostiques avec une équipe d’experts, incluant le scientifique Guillaume Desnoyers et ses quatre collègues médecins. Il participe également aux tribunes de recherche canadienne depuis son arrivée au Nouveau-Brunswick en 1991. Le médecin né à Trois-Rivières (Québec) en mars 1962 est connu par ses collègues et ses amis pour ses approches rationnelles et pragmatiques à la résolution de problèmes. Les interventions de « l’homme du bon sens » sont aussi vivement appréciées par ses patients et par les gens de la communauté francophone du Nouveau-Brunswick.
Amateur de plein air et de ski alpin, il enfourche son vélo six mois par année pour se déplacer vers le lieu de travail ! Amoureux des grands espaces, il a arpenté les sentiers d’une multitude de parcs provinciaux et de parcs fédéraux des régions de l’Atlantique avec son épouse et leurs trois enfants. L’appartenance au territoire, il l’a aussi cultivée par sa participation aux activités régionales de la Société de l’Acadie du Nouveau-Brunswick (SANB). Son apport aux comités, tables de discussion et débats publics touchait à la reconnaissance des droits linguistiques dans les services publics au Nouveau-Brunswick. Cela inclue l’accessibilité aux soins de santé en français dans toutes les régions de la province, de même que les services en français dans les municipalités. La qualité de l’enseignement en français et le maintien des acquis en matière de services faisait et fait encore partie des revendications de la SANB. Le droit de parole à accorder aux acadiens des régions et leur présence dans les sphères décisionnelles touchent aussi aux enjeux de l’environnement ou du développement régional, souligne le résident de Dieppe qui est féru des actualités médias qui touchent sa province et le pays. En 2008, le citoyen engagé a aussi participé au mouvement SOS Dumont qui visait le maintien des services de santé en français sous un même toit dans l’agglomération de Moncton-Dieppe.
« Dans l’espace public, on a tous le droit d’exposer les enjeux et problèmes propres à notre société, et bien sûr de contribuer à la proposition de solutions. Cela doit être préservé ici en Acadie et partout au Canada ! » Dans la vision du leader, la gouvernance responsable dans nos démocraties, c’est de : « maintenir ou de faire croître les investissements dans les services publics de l’État pour atteindre une meilleure qualité de vie et offrir les meilleures opportunités de croître comme société ». Dans cette vision de société progressiste, le développement durable de notre société n’est pas une rhétorique éculée appartenant aux idéalistes mais bien une vision juste de la société de demain dans laquelle les ressources, l’environnement, pourront supporter le potentiel de croissance des sociétés du futur. « L’épuisement de certaines ressources comme les minéraux, la disponibilité en eau potable dans certaines régions du globe et les aléas catastrophiques du climat nous forcent à réfléchir. Sommes-nous en train d’emprunter la biosphère aux générations futures ? La distribution de la richesse entre les riches et les pauvres me préoccupe. C’est aussi un enjeu bien réel pour plusieurs régions rurales du Nouveau-Brunswick ».
Spontanément, l’expert des sciences de la santé propose quelques pistes de solution pour un monde meilleur… « L’engagement de l’État dans un développement durable et une société écoresponsable pourra se traduire par un cadre légal qui détermine les seuils acceptables d’émission de pollution par catégorie de véhicule… la période des incitatives à réduire la pollution est terminée ! Il faut réfléchir à la régulation du prix des carburants pour dissuader les gros consommateurs et mettre en place un cadre commun entre les provinces pour faire payer le prix réel des émissions de gaz à effet de serre. De même, le financement du transport en commun doit être encouragé. Le bannissement des paradis fiscaux des très riches pour redonner aux plus pauvres de la société est nécessaire. La collecte des taxes et impôts auprès des Big Four technologiques permettrait aussi de redistribuer la richesse au plus pauvres et aux familles. » Avec conviction, le médecin engagé rappelle « les besoins en investissements publics visant l’amélioration des milieux de vie des autochtones – souvent associés à une pauvreté désolante - sont plus que requis ». « Les administrateurs de santé publique font face à des défis bien réels au chapitre de la vaccination, du contrôle et du suivi des épidémies, et aussi de la santé environnementale ». « Pour freiner l’érosion des droits linguistiques dans les régions francophones minoritaires du pays, la présence d’entités, telles des commissaires aux langues officielles, est souhaitable. Ces dernières seraient habilitées à contraindre les organismes publics par le levier de lois, de règlements et des moyens efficients. Assurer le maintien des systèmes de bourses pour permettre l’accès aux études collégiales et universitaires : une priorité ».
Aux jeunes, il dit : « Suivez des gens éclairés lorsque vous avez besoin de soins de santé. Dans un choix de carrière, mesurez bien les obligations et sacrifices nécessaires pour atteindre vos cibles. Lorsque des opportunités de carrière ou de travail se présentent, faites-en une analyse sérieuse. Enfin, découvrez votre pays ! »