Leader de la Société de l’Acadie du Nouveau-Brunswick
Une plage se libère dans l’agenda chargé du jeune et dynamique président de la Société de l’Acadie du Nouveau-Brunswick (SANB), située au centre-ville de Moncton. Bien sûr, Alexandre expose la mission et la vision de l’organisme voué à la défense et à la promotion des droits et intérêts des acadiens et acadiennes de la province du Nouveau-Brunswick. Flanqué d’un directeur général, d’un directeur des communications, d’un responsable des projets spéciaux, d’une responsable des liens avec les membres et d’une équipe administrative, il est prêt à livrer le combat à ceux qui remettent en question la légitimité et l’avenir du peuple acadien. Ses engagements sont multiples. Il œuvre sur la scène néo-brunswickoise et canadienne pour tout dossier traitant des lois, règlements et politiques rattachés aux enjeux stratégiques de langue française, d’immigration et droits réservés aux communautés culturelles acadiennes. Très sensible aux enjeux contemporains qui touchent les communautés rurales et locales de sa province et des Maritimes, il intervient fréquemment dans les débats publics, les médias et interpelle les élus sans hésitation.
La prévalence d’un milieu de vie francophone était une des priorités de la mère d’Alexandre. Enseignante, elle insistait pour que le fils respecte les consignes de lecture en français et d’écoute des émissions francophones à la télévision. Avec la présence d’un père ingénieur en télécommunication, il a grandi dans la communauté française « tissée serrée » de Beresford dans la péninsule acadienne. La présence du français l’a toujours accompagné jusqu’à l’Université de Moncton où il a occupé trois mandats à la présidence de la Fédération des étudiantes et étudiants du campus universitaire de Moncton (FÉÉCUM). Le jeune acadien né en octobre 1994 s’est donné le défi du service à la collectivité et de la réussite des projets scolaires. Réussi avec brio ! Ses étapes de vie témoignent de la poursuite de nombreux projets en devenir… Alors qu’il était inscrit en travail social, le premier diplôme obtenu à l’Université de Moncton a été en sciences politiques en 2017. La période 2017-2018 a été consacrée aux études de maîtrise en administration publique. En 2021, il devient diplômé en droit de la même université. Alors qu’il a été élu président de la SANB en juin 2020, l’admission au Barreau du Nouveau-Brunswick est aussi à l’agenda pour les années prochaines.
L’événement marquant du 17 juillet 1981 a balisé l’action politique et stratégique des acadiens. La loi reconnaissant le principe d'égalité des deux communautés linguistiques officielles au Nouveau-Brunswick était adoptée par l’Assemblée législative du Nouveau-Brunswick. En 1993, le principe de la loi provinciale 88 est devenu l'article 16.1 de la Charte canadienne des droits et libertés de la personne. Dans une province où 37% des citoyens sont francophones, le cadre apparaît clair. Malheureusement les épreuves de la coexistence entre les acadiens et certains groupes anglophones peuvent surprendre. En 2020, le jeune leader déposait à l’administration de la Société des alcools du Nouveau-Brunswick une plainte dénotant l’absence de service en français dans une succursale. Une rafale des réactions belliqueuses a suivi dans les médias sociaux, dont certaines d’agression verbale et de menace de mort ! Les interventions de la Gendarmerie royale du Canada suivront… Il appert que les défis du dialogue demeurent dans la province bucolique de 750 000 résidents.
Un des chantiers centraux de la SANB demeure celui de l’organisation de l’immigration francophone, d’abord par la considération par les élus de cibles engageantes permettant de conserver le caractère français de la population acadienne. Une augmentation du niveau d’immigration annuelle francophone de 50% est revendiquée, ce qui pourrait se traduire par près de 5 000 immigrants pour une année donnée. Cela devra aussi être accompagné de stratégies concrètes par les autorités de la province et de l’état fédéral. En présence d’un taux de fécondité moindre pour la population acadienne de la province (1,4 enfants par femme) en comparaison de la fraction anglophone (1,7 enfants par femme), la poussée obtenue par l’immigration de pays francophones devient donc essentielle pour compenser la baisse du poids de la représentation francophone observée dans la province depuis les années 1950.
Étant au diapason des enjeux régionaux reflétés par les membres du conseil d’administration, Alexandre est sensible aux enjeux structuraux qui touchent directement la qualité de vie des acadiens et la place des acadiens dans la vie publique de la province. Il nomme l’accès aux services de santé en français pour l’ensemble des régions francophones, la représentation des francophones dans l’administration provinciale, la participation des acadiens aux conseils scolaires et bien sûr les modifications cycliques aux découpages des circonscriptions électorales. Par ailleurs, un nouvel enjeu d’ordre mondial s’invite aux défis de maintien de la qualité de vie de tous ceux et celles qui vivent dans nos espaces côtiers, énonce-t-il. « Les manifestations des changements climatiques mettent en péril l’intégrité des propriétés situées dans les systèmes littoraux; cela menace nos maisons et nos chalets et bien sûr l’assurabilité des propriétés. Ajoutons que plusieurs municipalités sont en attente d’appui pour des plans d’intervention en situation critique. La connaissance seule des zones côtières à risque est un enjeu. Est-ce que les gouvernements des différents niveaux font le nécessaire pour assurer la protection environnementale des zones côtières et ainsi limiter les impacts de l’érosion côtière ? »
Pour le jeune leader, il est manifeste que les acadiens veulent être des acteurs de premier plan dans la réalisation des grands projets de la province, qui seront générateurs de richesse pour tous. Il livre l’exemple de port en eau profonde de Belledune, de nouvelles alliances à établir avec les Nations Mi’gmaq et Wolastoqiyik, des prochains chantiers de la formation de la main d’œuvre et des garderies. « Il faut aussi participer au dialogue avec les autorités fédérales sur la gestion des ressources halieutiques en considérant les nouveaux intrants des changements climatiques et de la conservation de la biodiversité ».
Puisqu’Alexandre entretien des relations de proximité avec les élus des gouvernances provinciales et fédérale, il est opportun de nous faire part des messages livrés. « L’amélioration des programmes sociaux et les transferts budgétaires vers les provinces de l’Est est toujours à l’agenda », dit-il. « La protection des droits individuels – une marque canadienne – est une priorité comme le sont les droits linguistiques ! Le Canada et les provinces ne peuvent tarder à exercer un fort leadership en environnement, cela comporte de fixer des taxes sur la pollution. Le leadership canadien rime avec une politique étrangère claire avec la Chine et Haïti. » Sensible à l’apport de nos frères et sœurs issus de l’immigration, il s’exprime ainsi : « La connaissance des identités et cultures de ceux et celles qui font le Canada de demain – les immigrants - doit être enseigné dans nos écoles. Notre rapport aux immigrants doit dépasser la valeur de capital des travailleurs et comprendre l’inclusion sous toutes ses formes. Nous devrons accroître la représentation internationale dans les collègues et les universités tout en intégrant davantage les immigrants dans les institutions publiques. »
Aux jeunes, quelques pistes pour le futur. Persévérez, investissez-vous dans vos projets de vie. Trouvez les moyens pour développer vos aptitudes. Faites des expériences, des essais, donnez-vous droit à l’erreur. Adaptez-vous aux situations et acceptez des compromis !