Je rencontre le jeune stratège à la sortie des studios de TVA à Québec, où il oeuvre comme chroniqueur politique. Également consultant en affaires publiques et étudiant au programme de MBA exécutif à l’Université Laval, il a assumé les fonctions de directeur des communications et de porte-parole du premier ministre puis de directeur des relations internationales et canadiennes au cabinet du premier ministre du Québec, Philippe Couillard, de 2014 à 2018. Oui, Harold a l’agenda d’un parlementaire. Autrefois joueur de football dans les ligues secondaire, collégiale et universitaire, il a la carrure d’un joueur offensif et il adore la joute des idées et les débats ! Souriant, spontané et avenant, l’expert en politiques publiques nous amène dans une conversation sur les grands enjeux nationaux, les valeurs et l’avenir du pays. Pour ceux qui le suivent dans les médias télévisés et écrits, Harold surprend par son esprit vif, ses mille intérêts, sa curiosité et ses talents de stratège visionnaire.
Né à Montréal en février 1980 et s’exprimant en français, en anglais et en créole, Harold a grandi dans la culture familiale de ses parents, nés en Haïti. Son père, enseignant à l’école secondaire et sa mère éducatrice auprès de personnes atteintes de déficiences intellectuelles, tous deux de confession chrétienne catholique, lui ont appris le sens du mot compassion. La musique a marqué son enfance alors qu’il a fait partie de la Maîtrise des Petits Chanteurs du Mont-Royal jusqu’en cinquième secondaire. Sa formation l’accompagne aujourd’hui dans l’appréciation d’un large spectre musical : musique classique, musique de film, ensembles à capella, rythym and blues, jazz et hip hop. Lors de ses études au Collège Notre-Dame (Montréal), au Collège André-Grasset (Montréal) et à la John-Molson School of Business de l’Université Concordia, il a poursuivi la pratique du football au sein d’équipes de compétition. Pendant ses études universitaires de 2000 à 2005, la compétition a pris un tout autre sens ! Son implication au sein des associations étudiantes et de la Commission-Jeunesse du Parti libéral du Québec l’a mené à la politique active. Il a fait ses premières armes, en 2004, au cabinet du ministre de la Santé et des Services sociaux de l’époque, Philippe Couillard, où il y a piloté les dossiers liés à la jeunesse. Jusqu’en 2012, il occupa successivement les rôles de conseiller politique, attaché de presse et directeur-adjoint de cabinet dans les équipes de six ministres du gouvernement formé par le Parti libéral du Québec.
Les campagnes électorales sont ses meilleurs souvenirs de ce passage : « Rencontrer les gens, les écouter, comprendre leur réalité et partager notre vision, cela a vraiment été formateur et valorisant ». Lors de ses quatre années passées au bureau du premier ministre, il aura réalisé plus de 50 missions à l’étranger. Ayant côtoyé des chefs d’État et leur entourage, il dit vouer une certaine admiration pour plusieurs leaders. « Les meilleurs sont celles et ceux qui font preuve d’une rigueur intellectuelle dans la maîtrise de leurs dossiers, d’empathie face à autrui, ainsi que d’une grande agilité dans la prise de décision au bénéfice des générations à venir ». Les Emmanuel Macron, Theresa May, et Al Gore ont en commun, malgré leurs imperfections, ces attributs de grand leader et une capacité à anticiper le changement plutôt que de le subir », pense-t-il.
Dans le registre des orientations de l’État, il aborde les grands enjeux de l’environnement. « Oui, nous pouvons concilier économie et environnement - bien sûr en limitant nos émissions de gaz à effet de serre, mais aussi en procédant à une transition énergétique. Le secteur de l’économie verte est en pleine croissance. Il est certain que le modèle économique de l’Ouest du pays, basé en partie sur la mise en valeur des hydrocarbures, est bien différent de celui du Québec ou de l’Ontario. Lorsque la démonstration sera faite que l’on peut procéder à une transition énergétique rentable aux yeux d’une partie de la population, le pays pourra évoluer à l’unisson dans cette direction ».
« En reconnaissant les défis à relever dans les relations entre l’Ouest et l’Est, entre francophones et anglophones, entre autochtones et allochtones, entre le Québec et le reste du Canada, l’écoute, le dialogue, la compréhension du point de vue de l’autre sont à la base des solutions pour créer des relations collégiales et bénéfiques pour tous ». « Pour soutenir l’harmonie des relations au pays, les membres de la grande mosaïque canadienne ont besoin de plus d’échanges économiques, culturels, sociaux et même musicaux ! », plaide-t-il. Celui qui est fier de ses origines haïtiennes et de son identité québécoise et francophone reconnait qu’il a été victime de racisme tant à l’âge scolaire qu’aujourd’hui dans sa vie de personnage publique. « Les leaders de la vie démocratique et les dirigeants de notre société ont la responsabilité de condamner les préjugés, d’agir pour le respect de l’égalité des chances et de soutenir les citoyens de groupes culturels défavorisés ou racisés. Les institutions et les lieux de gouvernance devront se doter d’une meilleure représentation de gens de couleur ou de groupes culturels minoritaires. La présence de modèles inspirants dans les groupes culturels est essentielle. Mais d’abord, le succès de la lutte contre la discrimination se construit sur l’amélioration des conditions de vie, de l’éducation et un accès à de bons emplois pour les groupes défavorisés », ajoute-t-il.
Enfin, cet acteur charismatique de la vie publique tient à citer Philippe Couillard : « Pour affirmer une identité ou une appartenance, nul besoin d’en effacer, d’en diminuer ou d’en rejeter une autre. Il faut, au contraire, en faire la promotion avec confiance, ouverture et optimisme ».
Son message aux jeunes est inspirant, écoutons-le. « Il ne faut pas avoir peur de ne pas réussir. Vivre un échec, c’est aussi une occasion de s’améliorer. II faut prendre le temps de faire ses choix de vie, de faire ce que l’on aime vraiment. Apprenez à être heureux avec ce que vous avez et avec ceux qui vous entourent ».