TORONTO, le 24 janvier, 2013 - Chaque année, le 27 janvier, l’Organisation des Nations Unies (ONU) commémore l’Holocauste, qui visait à exterminer tous les Juifs où que les nazis les trouvent, durant la Seconde guerre mondiale. Cette journée a été désignée Journée internationale dédiée à la mémoire des victimes de l’Holocauste
C’est aussi une journée où l’on commémore la libération, par les troupes soviétiques, des camps nazis et celle, en Pologne, du camp de la mort de Auschwitz-Birkenau, le 27 janvier 1945.
Le principal objectif des nazis était l’extermination systématique des Juifs en les isolant, les affamant, les exécutant, les gazant, et les faisant travailler jusqu’à l’épuisement. Ils n’avaient pour autant aucun remords à utiliser leurs méthodes pour tuer des groupes entiers de Roms, de personnes handicapées, de chrétiens à la foi indéfectible ou des segments importants des populations slaves, en particulier polonaise et russe, et d’en asservir d’autres. On estime ainsi à 6 millions le nombre de non Juifs, et à 6 millions, celui des Juifs qui ont péri durant cette période. Les répercussions de ces horribles crimes se transmettent de génération en génération et touchent chacun et chacune d’entre nous.
Tandis que nous nous arrêtons un moment pour rappeler à notre souvenir toutes ces victimes, nous souhaitons encourager la population canadienne à découvrir de quelles façons notre pays s’est trouvé affecté par les comportements à l’origine de ces actes meurtriers. L’hostilité et la crainte à l’égard des Juifs étaient alors si fortes dans certaines régions du pays et au sein même du gouvernement que très peu de Juifs furent acceptés en tant que réfugiés. Nombre de ceux qui auraient pu être sauvés de l’Holocauste ne furent pas épargnés.
Au fil des ans, la peur et le soupçon ont aussi amené le gouvernement du Canada à emprisonner des membres des communautés ukrainiennes, allemandes et italiennes en temps de guerre. Les Chinois furent quant à eux l’objet de lourdes taxes visant à ralentir leur immigration, avant que celle-ci ne soit totalement interdite pendant près d’un quart de siècle, sous le coup de la loi sur l’immigration chinoise de 1923. Puis la population d’origine chinoise, y compris celle nées au Canada, se vit refuser jusqu’à 1947 le droit à la citoyenneté. Durant la Deuxième guerre mondiale, la communauté canadienne d’origine japonaise fut pour sa part complètement déracinée, ses membres perdant tous leurs droits de citoyens et se trouvant dépossédées de leurs biens, avant d’être internés et dirigés dans des camps de travail plus à l’Est. Les politiques, les pratiques et les lois racistes de l’époque ont aussi affecté d’autres groupes, comme les Noirs et d’autres groupes asiatiques.
Lorsque l’on se penche sur notre propre histoire, il apparaît évident qu’une fois que la peur et la crainte se déchaînent contre un groupe, ces comportements et ces actes hostiles peuvent facilement se répandre comme un feu de paille.
« L’épisode du navire Saint-Louis et la réaction tristement célèbre de F. C. Blair, alors à la tête de l’immigration, face au sort des réfugiés juifs, « None is Too Many » («Aucun, c’est encore trop »), sont l’une des choses qui reviennent à l’esprit en ce jour de commémoration », de déclarer Albert Lo, président de la Fondation canadienne des relations raciales (FCRR). « Cela nous rappelle quelques-uns des exemples honteux de notre histoire et la nécessité de faire preuve de vigilance pour faire face aux questions de notre temps».
«Il nous faut redoubler d’efforts pour voir à ce que tout le monde soit traité avec équité et respect, afin que de telles violations flagrantes contre les droits de la personne ne se reproduisent jamais au Canada », a-t-il conclu.
Pour en savoir plus, veuillez communiquer avec:
Rubin Friedman,Administrateur principal, Fondation canadienne des relations raciales,647 403-8526