Par Niagara This Week - St. Catharines Staff
L’article suivant a originalement été publié dans le Niagara This Week
Pour les nouveaux arrivants au Canada, la période des Fêtes peut être un difficile moment de solitude. Quelques familles ont accepté de raconter leur histoire au moment de leur arrivée à Niagara ainsi que l’accueil chaleureux que leur a réservé la population.
Amal Abou-Kalam ne comprenait pas pourquoi une de ses nouvelles connaissances lui demandait comment épeler correctement les noms de ses enfants. Quelques jours plus tard, tout est devenu clair lorsqu’on lui a offert des bas de Noël remplis de cadeaux sur lesquels on avait inscrit les noms de son fils et de sa dernière née. Treize ans plus tard, en se remémorant ces cadeaux donnés avec tant de gentillesse, les larmes lui montent aux yeux. C’était le premier Noël de Abou-Kalam et de sa famille à Niagara, tout juste quelques mois après leur émigration d’Égypte. Aujourd’hui travailleuse au YMCA, Amal décrit avec joie ces bas de Noël, mais se rappelle distinctement la solitude qui imprégnait ces premiers Noëls. Sa famille, ses amis et les traditions de son pays lui manquaient terriblement et elle a passé ces premiers temps des Fêtes seule avec sa petite famille. Quelques années plus tard, elle s’est liée à l’église St. George & St. Mercurius et depuis, elle célèbre Noël tous les ans en compagnie de gens qu’elle connait et en participant à leurs nouvelles traditions, dont une messe célébrée la veille de Noël, tout en rendant à cette journée les jeux d’enfants et les festivités qui la caractérisent. Bien qu’elle apprécie l’amusement et les mets traditionnels de cette fête, le plus important pour Abou-Kalam, c’est la camaraderie et les liens tissés avec les gens.
Pour beaucoup de familles fuyant leur pays en raison de la pauvreté, de la guerre ou des tensions politiques, Niagara est un véritable havre de sécurité. C’est un merveilleux endroit paisible où il fait bon vivre, mais il peut parfois être difficile pour les nouveaux arrivants de s’adapter aux traditions assez déroutantes de leur nouveau pays alors qu’ils viennent de quitter des membres de leur famille. Jackline Urube, une jeune fille de quatorze ans, parle avec fébrilité de son premier Noël à Niagara, l’année dernière, alors qu’elle quittait le Soudan pour venir vivre à St. Catharines avec sa tante et son oncle. Elle se souvient avec tendresse des nouveaux vêtements et du collier qu’elle a reçu en cadeau. Les yeux grand ouverts, elle décrit parfaitement le bonhomme de neige et les anges qu’elle a faits dans la neige avec sa nouvelle famille pendant ses vacances scolaires. En riant, Jackline décrit le plaisir qu’elle a eu, mais elle se souvient également du froid pour lequel elle n’était pas vraiment préparée. Jackline se remémore les Noëls passés au Soudan et le plaisir qu’elle avait à sortir en douce avec ses cousines de chez sa grand-mère pour aller danser. Toutefois, son sourire s’efface rapidement lorsqu’on lui demande si elle dansait dans les rues. Non, il n’y avait pas de danse dans les rues dans son quartier au Soudan, parce qu’il y avait top de « mauvais gens de qui il fallait se méfier »
Aren Sayegh avait 11 ans lorsqu’il est arrivé à St. Catharines, un peu avant Noël dernier. Aren arrivait d’Alep, en Syrie. Le chaleureux garçon athlétique décrit combien il était frustrant de vivre à Alep, alors qu’il était impossible d’aller jouer dehors parce qu’il y avait trop de danger. Aren se souvient de son attachement à sa première paire de pantalons de neige au Canada qui lui permettait d’aller jouer dehors sans avoir froid. Noël à Alep était comme étouffé, avec seulement quelques cadeaux sous l’arbre pour lui, sa tante et ses parents. Le visage d’Aren se froisse lorsqu’il se souvient du bruit des bombes, du peu de lumière et de sa peur. Peu après son arrivée à Niagara, la saison de Noël battait son plein. Aren a été stupéfait par la quantité de décorations et de lumière étincelantes. Le premier Noël de Aren au Canada s’est accompagné de nombreux cadeaux offerts grâce à la générosité de sa famille, mais aussi de membres de la communauté. Sa famille a également célébré la fête de Noël au Centre communautaire et culturel arménien de St. Catharines. Rose Karborani, coordonnatrice des services d’aide du Niagara Folk Arts Centre explique que « Noël, c’est pour tout le monde. Nous aimons le centre, il est au fond de notre cœur. Nous avons chaussé les mêmes souliers que les immigrants. À Noël, je détestais être seule. Noël au Canada, c’est bien, c’est joyeux, c’est paisible, mais il faut être en compagnie, avec de bons amis. » Bien que le Folk Arts Centre ne recueille pas de statistiques sur la religion et qu’on n’y discute jamais de religion ou de politique, chaque personne affiliée au centre reçoit une invitation à l’événement annuel de Noël. Il s’agit d’un événement multiculturel où il y a des danses, des habits culturels et un souper dans lequel on retrouve des plats de différents pays.
Karborani, qui est arrivée à Niagara au moment de Noël il y a une dizaine d’années, se souvient affectueusement de son premier Noël à Niagara. Elle a immédiatement était interloquée par la beauté de la région et a particulièrement aimé le festival des lumières d’hiver. Bien que la beauté géographique de l’endroit lui était précieuse, Kaborani a rapidement réalisé que si son premier Noël a été si particulier, c’est en raison de l’accueil chaleureux des gens qui l’ont invitée à fêter en compagnie de leur famille. Elle encourage les autres à continuer cette tradition et à inviter les nouveaux arrivants dans leur maison pendant les Fêtes.
Niagara a la chance d’avoir de nombreux organismes communautaires qui soutiennent les nouveaux immigrants pendant la période de Noël. Scott Root, directeur de la St. Ann Catholic School, a amené le conseil de l’école, le personnel et les élèves à collecter des fonds et à effectuer des achats pour les familles nouvellement arrivées à Niagara, de même que pour les autres personnes dans le besoin. Lors du dernier Noël, plus de 1 400 $ amassés ont permis d’acheter des vêtements, des manteaux, des jouets et des cartes-cadeaux d’épicerie pour plus de 11 familles d’une école partenaire, la St. Alfred Catholic School, l’une des écoles carrefours pour les nouveaux immigrants du Niagara Catholic District School Board. Ce projet est un exemple de l’esprit traditionnel des Fêtes de Noël où l’on aime tout autant donner que recevoir. Les élèves de l’école St. Ann ont ressenti tout le plaisir de donner et ont compris à quel point ils avaient de la chance de vivre dans un pays paisible comme le Canada. Les familles ayant reçu les généreux cadeaux de Noël ont apprécié ces dons qui ont rendu leur Noël canadien si particulier.
Community Care est une autre agence qui vient en aide non seulement aux nouveaux immigrants, mais à toutes les familles dans le besoin, particulièrement pendant la période de Noël. Le site Web de Community Care encourage tous les particuliers, les groupes ou les équipes de travail à adopter une famille afin de s’assurer que chacun à Niagara puisse célébrer Noël, « la saison du partage, sans stress ou préoccupation, sachant qu’il y aura des plats sur la table et des cadeaux pour les enfants ». En ouvrant une session sur www.communitycare.ca et en cliquant sur « Noël », une pléthore d’informations est offerte sur la façon de soutenir les personnes de notre communauté qui sont dans le besoin.
Les organismes et les résidents de Niagara font de Noël une fête toute particulière pour nos nouveaux résidents. C’est la preuve de ce que Karborani a découvert lorsqu’il a passé sa première période des Fêtes à Niagara. Comme il le dit : « Avant de venir au canada, je n’avais jamais ressenti un tel esprit de partage, jamais, dans aucun autre pays. C’est ce qui fait la force des Canadiens. »