Par Siobhan Cole(en anglais seulement)
L’éducation a toujours été une pierre angulaire dans la vie de la Dre Cora Voyageur. Que ce soit par l’écriture ou dans l’enseignement, Voyageur a toujours tout fait pour rendre meilleur le monde qui l’entoure. Avec plus de 50 publications universitaires, 30 rapports de recherche et 6 livres à son actif, l’auteure prolifique est rarement inactive. Elle a été appelée à enseigner très tôt, dans les années 1980, alors qu’elle travaillait comme mentore personnelle. Aujourd’hui, elle est professeure au département de sociologie de l’université de Calgary. Son travail englobe de nombreux domaines, dont la sociologie, la recherche, les études de la condition féminine, le développement des collectivités, le leadership et bien d’autres.
Toutefois, sa véritable passion porte sur ses incessantes contributions à sa communauté. En tant que femme déné (de la famille athabascane Chipewan de Fort Chipewan), elle prône l’éducation comme instrument puissant de changement.
« La réalité », explique Voyageur, « c’est qu’il y a beaucoup de désinformations sur la communauté autochtone. Beaucoup d’écrits sont préjudiciables. Ils ne rapportent pas les faits de façon exacte parce qu’entre les opinions et les faits, il existe une différence. En s’inscrivant dans le système scolaire, la discrimination empêche le changement. »
Elle cite de nombreux exemples où les jeunes autochtones sont profilés par le système scolaire et dirigés vers des études professionnelles plutôt que vers des études classiques — aide-infirmière plutôt qu’infirmière, par exemple.
Voyageur note malgré tout que la discrimination ne se retrouve pas seulement dans le système scolaire – la pratique est généralisée, même à l’université. « Nous avons étudié les rapports de recherches sur les bourses et le même comportement pathologique désuet et inapproprié y est rapporté. » Elle continue en expliquant que la communauté autochtone a énormément contribué à la société canadienne – dans tous les domaines, de la culture à la politique. « Porter un jugement sur une communauté en se basant sur ses membres les plus vulnérables est un comportement très injuste. »
Il y a toutefois un aspect positif – en 1960, 200 étudiants issus des Premières Nations étaient inscrits à l’université. De nos jours, il y en a 28 000 chaque année. De plus, alors que jadis les diplômés étaient essentiellement concentrés dans les domaines de l’éducation et du travail social, on les retrouve aujourd’hui dans un plus grand nombre de domaines, avec une augmentation des étudiants autochtones en études supérieures, au barreau, en médecine et en dentisterie.
Voyageur dit avoir personnellement perçu la différence. « Étant enfant, je ne soupçonnais pas que le genre de vie que je vis aujourd’hui pouvait exister. Je ne savais pas que tous avaient accès à l’université. En tant que jeune autochtone intelligente, mais pauvre, on ne m’a pas donné l’instruction nécessaire dans le système K-12 des écoles publiques pour pouvoir entrer à l’université. »
Concernant l’impact durable que pourrait avoir son travail, elle dit simplement espérer que les gens comprendront la richesse et la ténacité des peuples autochtones et verront les nombreuses contributions qu’ils ont apportées à l’économie et au tissu social de ce pays.
Ressources :
Profile (en anglais seulement)